La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique caractérisée par la perte progressive des neurones dopaminergiques dans la substance noire du cerveau, entraînant des symptômes moteurs tels que la bradykinésie, la rigidité musculaire et les tremblements au repos. Elle représente la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer, touchant environ 1 % de la population âgée de plus de 60 ans.
Physiopathologie
La dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire pars compacta conduit à une diminution de la dopamine dans le striatum, perturbant ainsi les circuits moteurs du cerveau. Cette perte neuronale est associée à la présence de corps de Lewy, inclusions cytoplasmiques composées principalement d’agrégats d’α-synucléine. Des mutations génétiques, notamment dans les gènes SNCA (codant pour l’α-synucléine) et LRRK2, ont été identifiées comme facteurs de risque, bien que la majorité des cas soient sporadiques.
Manifestations cliniques
Les symptômes moteurs incluent :
- Bradykinésie : lenteur dans l’initiation et l’exécution des mouvements.
- Rigidité musculaire : augmentation du tonus musculaire entraînant une résistance à la mobilisation passive.
- Tremblement de repos : tremblement rythmique survenant au repos, souvent décrit comme le mouvement d’émiettement (ou “pill-rolling”).
Des symptômes non moteurs, tels que des troubles du sommeil, une dépression et des dysfonctions autonomes, peuvent également être présents.
Diagnostic
Le diagnostic est principalement clinique, basé sur l’identification des symptômes moteurs caractéristiques. Des techniques d’imagerie, comme la scintigraphie au DAT-scan, peuvent aider à confirmer la dégénérescence dopaminergique. Récemment, des avancées ont été réalisées dans la différenciation entre la maladie de Parkinson et d’autres syndromes parkinsoniens atypiques, tels que l’atrophie multisystématisée, en modifiant des tests diagnostiques pour mesurer la capacité pro-agrégante de l’α-synucléine dans le liquide céphalorachidien.
Traitements actuels
Le traitement repose principalement sur la lévodopa, un précurseur de la dopamine, souvent administrée en association avec des inhibiteurs de la dopa-décarboxylase pour augmenter sa biodisponibilité cérébrale. D’autres options thérapeutiques incluent les agonistes dopaminergiques et les inhibiteurs de la monoamine oxydase B (IMAO-B). Cependant, ces traitements visent principalement à atténuer les symptômes et n’arrêtent pas la progression de la maladie.
Avancées thérapeutiques récentes
Des recherches récentes explorent des approches innovantes, telles que l’utilisation de la lumière infrarouge pour stabiliser la maladie de Parkinson. Une étude menée par le professeur Stephan Chabardes à Grenoble a montré que l’irradiation des cellules de la substance noire avec une lumière proche infrarouge pourrait “rebooster” les mitochondries et stimuler la production de dopamine, atténuant ainsi les symptômes moteurs. Un essai clinique sur douze patients a montré des améliorations significatives chez ceux traités avec cette méthode combinée à la lévodopa.
Conclusion
La maladie de Parkinson demeure une pathologie complexe avec une étiologie multifactorielle. Les avancées récentes, tant dans la compréhension des mécanismes sous-jacents que dans le développement de nouvelles approches thérapeutiques, offrent des perspectives prometteuses pour améliorer la prise en charge des patients.